Acrylique sur panneau en bois.
Dim. 186x186x5cm.
Le passeur de maille
C’est un trou de clôture où passent les mystères
Accrochant violemment aux pointes des haillons
Rêvant ; où le sommeil sur la lisière fière
Fuit, c’est un petit camp qui mousse de prisons.
Un paria jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque s’offrant dans le neuf matin bleu
Sort, il s’est redressé dans l’air clair de la nue
Seul dans le ciel d’hiver où la lumière pleut.
Les pieds loin des linceuls, il sort. Souriant comme
Sourirait un amant volage, il se fait homme :
Torture, oublie-le simplement : il s’en va.
Les gardiens ne dilateront plus sa pupille
Il sort dans le soleil, nul maillon aux chevilles
Tranquille.
Il est passé au bon endroit.
Texte de Katy Bernard